La Saint Valentin approche, c’est la parfaite occasion pour découvrir quelques uns des plus beaux poèmes d’amour de la littérature portugaise !
J’en ai choisi trois, écrits par trois des plus grands poètes portugais.
Je vous en propose une traduction française, loin des vers et des rimes d’origine, mais qui vous permettra de comprendre les poèmes plus facilement.
Vous pourrez télécharger une fiche de lecture bilingue pour les étudier plus en détail si vous le souhaitez.
Voici les 3 poèmes :
- Amar! de Florbela Espanca
- Todas as cartas de amor são ridículas, d’Álvaro de Campos (Fernando Pessoa)
- Amor é fogo que arde sem se ver, de Luís de Camões

Amar! – Aimer !
Florbela Espanca (1894 – 1930)
Eu quero amar, amar perdidamente!
Amar só por amar: aqui… além…
Mais Este e Aquele, o Outro e toda a gente…
Amar! Amar! E não amar ninguém!
Recordar? Esquecer? Indiferente!…
Prender ou desprender? É mal? É bem?
Quem disser que se pode amar alguém
Durante a vida inteira é porque mente!
Há uma primavera em cada vida:
É preciso cantá-la assim florida,
Pois se Deus nos deu voz, foi pra cantar!
E se um dia hei-de ser pó, cinza e nada
Que seja a minha noite uma alvorada,
Que me saiba perder… pra me encontrar…
Je veux aimer, aimer éperdument !
Aimer juste pour aimer : ici… là-bas…
Et celui-ci et celui-là, l’autre et tout le monde…
Aimer ! Aimer ! Et n’aimer personne !
Se souvenir ? Oublier ? Peu importe ! …
S’éprendre ou se détacher ? Est-ce mal ? Est-ce bien ?
Celui qui dit qu’on peut aimer quelqu’un
La vie entière, c’est parce qu’il ment !
Il y a un printemps dans chaque vie :
Il faut le chanter dès qu’il fleurit,
Car si Dieu nous a donné la voix, c’est pour chanter !
Et si un jour je dois être poussière, cendre et rien
Que ma nuit soit une aurore
Que je sache me perdre… pour me trouver…
Todas as cartas de amor são ridículas –
Toutes les lettres d’amour sont ridicules
Álvaro de Campos (hétéronyme de Fernando Pessoa) (1890-1935)
Todas as cartas de amor são
Ridículas.
Não seriam cartas de amor se não fossem
Ridículas.
Também escrevi em meu tempo cartas de amor,
Como as outras,
Ridículas.
As cartas de amor, se há amor,
Têm de ser
Ridículas.
Mas, afinal,
Só as criaturas que nunca escreveram
Cartas de amor
É que são
Ridículas.
Quem me dera no tempo em que escrevia
Sem dar por isso
Cartas de amor
Ridículas.
A verdade é que hoje
As minhas memórias
Dessas cartas de amor
É que são
Ridículas.
(Todas as palavras esdrúxulas,
Como os sentimentos esdrúxulos,
São naturalmente
Ridículas.)
Toutes les lettres d’amour sont
Ridicules.
Elles ne seraient pas des lettres d’amour si elles n’étaient pas Ridicules.
J’ai aussi écrit, en mon temps, des lettres d’amour,
Comme les autres,
Ridicules.
Les lettres d’amour, s’il y a de l’amour,
Doivent être
Ridicules.
Mais, finalement,
Ce sont seulement les créatures qui n’ont jamais écrit
De lettres d’amour
Qui sont
Ridicules.
J’aimerais être au temps où j’écrivais
Sans m’en rendre compte
Des lettres d’amour
Ridicules.
La vérité c’est qu’aujourd’hui
Ce sont mes souvenirs
De ces lettres d’amour
Qui sont
Ridicules.
(Tous les mots accentués,
Comme les sentiments accentués
Sont naturellement
Ridicules.)
Amor é fogo que arde sem se ver –
L’amour est un feu qui brûle sans se voir
Luís de Camões (1525 -1580)
Amor é um fogo que arde sem se ver;
É ferida que dói, e não se sente;
É um contentamento descontente;
É dor que desatina sem doer.
É um não querer mais que bem querer;
É um andar solitário entre a gente;
É nunca contentar-se de contente;
É um cuidar que ganha em se perder.
É querer estar preso por vontade;
É servir a quem vence, o vencedor;
É ter com quem nos mata, lealdade.
Mas como causar pode seu favor
Nos corações humanos amizade,
Se tão contrário a si é o mesmo Amor?
L’Amour est un feu qui brûle sans qu’on le voie ;
C’est une blessure qui fait mal, et ne se ressent pas ;
C’est un contentement mécontent ;
C’est une douleur qui fait perdre la raison sans faire mal.
C’est un non vouloir plus qu’un bien vouloir ;
C’est une marche solitaire parmi les gens ;
C’est ne jamais se contenter d’être content ;
C’est croire que l’on gagne quand on perd.
C’est vouloir être emprisonné de son gré ;
C’est servir le vaincu, étant vainqueur ;
C’est avoir pour qui nous tue, de la loyauté.
Mais comment peut-il favoriser
Dans les cœurs humains de l’amitié,
Si à soi-même l’amour est tellement contraire ?
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